La Verrerie a été inaugurée en 2018 sous le thème de l’amour, dans toutes ses dimensions. Apparement léger mais pourtant éminemment politique, il regroupe des problématiques liées au genre, aux rituels, à la famille, au sexe, à la communauté, à la violence, aux réseaux sociaux, ou encore au souvenir.
L’Amour, p. 62–63, playlist composée par les résident∙es 2018
RECHERCHES DÉVELOPPÉES
Adel Cersaque, recherches culinaires et graphiques présentées lors du marché des créateurs de Bourgueil, Le 7 juillet 2018
Adel Cersaque (Robin Bantigny-Pernot et Jérémie Rentien Lando) a créé une oeuvre narrative, mêlant récit fictif, recherches graphiques et création pâtissière. Son travail, baptisé Le Confident, s’est ancré dans le patrimoine local de la Verrerie. Il a effectivement été pensé à partir de la culture du marron et de la tarte vigneronne. Adel Cersaque a profité des autres résident∙es pour affiner ses recherches culinaires et mettre en place son protocole artistique. Le collectif prépare actuellement une édition, en partenariat avec le château Château de Valençay, sur leurs recherches culinaires autour de la figure d’Antonin Carême.
Kevin Desbouis, Everybody’s talking, installation et performance. Portes ouvertes de La Verrerie, 7 juillet 2018
Kevin Desbouis a poursuivi la création de son corpus poétique Le Grand Attracteur avec l’écriture de deux nouveaux textes : Everybody’s Talking, performé sur l’île de la Verrerie lors des portes ouvertes, et HORIZONTAL THOUGHTS.
Laurent Isnard, performance visuelle et sonore au CCC OD de Tours, 12 juillet 2018
Laurent Isnard a utilisé l’écurie à la Verrerie pour proposer ce qu’il a appelé des Siestes accousmatiques. Entre performances et improvisations musicales, ces siestes proposent au public de découvrir un ballet sensoriel de bruitages et de points de compression. Il a aussi conçu une nouvelle création sonore qui a été présentée au CCC OD de Tours en juillet 2018. Il a enfin poursuivi son podcast Délectation Rose, oeuvre sonore mêlant récits de vie amoureuse et interludes musicaux.
Constance Sorel, images préparatoires du feu de camp, paru dans l’Amour, La Verrerie 2018
Constance Sorel a réalisé des oeuvres textiles teintes de façon naturelle grâce aux plantes environnantes comme les châtaignes, les pissenlits ou les fougères. S’intéressant aux rassemblements quotidiens de la communauté autour du feu, elle a par ailleurs effectué un travail photographique autour de ce motif et elle réalisera une série de tasses à partir de la banque d’images qu’elle s’est constituée.
The Fine Art Collection, installation et discussion autour du projet Rébétiko, Portes ouvertes de La Verrerie, 7 juillet 2018
The Fine Art Collection (Roxane Romann et Fériel Djenidi) a entrepris un travail de recherches avec les habitants et habitantes de Continvoir. Le collectif est allé écouter et recueillir les revendications d’une dizaine de participants et participantes, pour en faire des dessins et créer une performance participative. Cette oeuvre a été présentée le 15 août 2018 à l’étang de Continvoir, avec l’association Vous ne rêvez pas encore et l’ensemble PTYX. The Fine Art Collection a également créé une nouvelle installation vidéo, Initiation à la lutte, prenant la forme d’un karaoké de chansons d’amour engagées.
résident∙es 2018
Adel Cersaque est un duo d’artistes composé de Robin Bantigny-Pernot et Jérémie Rentien Lando. Réuni à Paris en 2014, Adel développe un champs de recherches basé sur les représentations du politique par la composition de pièces répondant à des notions telles que le patrimoine, les régulations écologiques et agricoles ou encore les traditions culinaires. Par l’écriture de fiction, leur mise-en-scène par la scénographie et le design de pièces de décors, ou encore par la concoction de repas et de pâtisseries, Adel tend à mettre à l’épreuve de nouvelles formes politiques. Son travail a été montré entre autres à l’Irish Institut de Paris, à la 9e Biennale Internationale de Design de Saint-Étienne, au Salone Satellite de Milan, à la Fondation Gulbenkian de Paris, aux Laboratoires d’Aubervilliers, au Centre Pompidou ou encore à Fanfare Amsterdam.
Kevin Desbouis développe un travail dont les formes partagent une attitude laconique et un rapport ambigü au désir, par la pratique constante du langage et de ses problèmes. Il s’occupe particulièrement de la distance entre ce qui est dit, promis et vu, et fait un usage récurrent de lapsus et de readymades qu’il emploie pour leur littéralité et leur potentiel émotionnel. Un certain nombre de ses pièces sont issues de traductions, de déplacements ou de travestissements de signes qui sont ensuite mis en circulation, ou dont l’accès peut être un enjeu. Son travail, qu’il s’agisse ainsi de prises de parole, de textes, de reprises, ou d’objets inertes a été montré, entre autres, à DOC (Paris), La Salle de Bains (Lyon), au Palais de Tokyo (Paris) au Parc Saint Léger (Pougues-les-Eaux), à Triangle (New York) et lors de contextes plus intimes.
Laurent Isnard pratique le son et le dessin. Lectures poétiques avec ambiance sonore, concerts au registre dada, cris, guitares endiablées, danses déstructurées, dessins au crayon, feutres, acryliques, aquarelles, interventions sur magazine, photographies triturées et annotées composent son travail. Sa volonté va pour le geste spontané, improvisé, jaillissant de façon soudaine, et abandonnant la forme préparatrice et discursive. En collaboration avec Marion Guillet, Laurent Isnard travaille sur Délectation Rose – des interviews sur l’intimité et la vie amoureuse. La sensorialité se retrouve dans ses séances haptoacousmatiques – sorte de “ massages sonores ” – composées d’une partition de bruitages jouée en direct, et de points de compression sur le corps du participant. Laurent Isnard est diplômé des écoles d’art de la Villa Arson à Nice et l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy
Constance Sorel prélève d’abord des observations, des remarques liées à ses habitudes : ce sont ses matériaux bruts de départ. Elle rédige ensuite une règle du jeu, un protocole, qui, une fois réalisé, lui permettra d’atteindre “ le jour de chance ” de ses routines. Ainsi, elle déplace souvent un objet ou un geste afin de créer une nouvelle perspective juste à côté de l’habituelle devenue quasiment invisible. Les méthodes de travail deviennent alors une partie importante du sujet, elles lui permettent de réactiver une expérience passée ou de transposer un état sensible. C’est dans l’intervalle entre l’énoncé de départ et l’objet présenté que s’échappe la poésie de sa proposition. Diplômée de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, mention poésie, elle a exposé au Centre d’art de l’Onde (Velizy), au 62ème Salon de Montrouge, au FRAC Grand Large (Dunkerque).
The Fine Art Collection est un collectif d’artiste qui naît en 2011 d’une collaboration qui en engendre d’autres. Par le geste fédérateur et la rencontre délibérée, The Fine Art Collection rassemble des gens. Les gens, qui parfois résistent comme au Tempelhof de Berlin, espèrent comme à la Fondation Schneider de Wattwiller, protègent comme au Pianocktail de Bruxelles ou encore prennent le temps comme au 19 CRAC de Montbéliard. Souvent protocolaires, leurs petites actions et invitations individuelles s’accumulent et produisent un élan collectif.
jury 2018
Raphaël Bastide, Artiste et enseignant. Raphaël Bastide est un artiste conceptuel s’intéressant aux caractéristiques spatiales et temporelles inhérentes aux programmes et systèmes informatiques. Sa pratique inclut installations, sites et applications web, programmes informatiques et performance sur les réseaux. Il enseigne à l’Université des arts et du design de Karlsruhe.
Marie Bechetoille, Curatrice indépendante. Marie Bechetoille a été directrice par intérim du Centre d’art contemporain La Synagogue de Delme (2017), coordinatrice des projets à Bétonsalon à Paris (2012–2014), assistante d’exposition au Swiss Institute à New York, au Palais de Tokyo à Paris ainsi qu’au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
Magalie Meunier, Chargée de Coopération au Fonds régional d’art contemporain d’Aquitaine, à Bordeaux. Précédemment, Magalie Meunier a été Curatrice à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne (2014–2017), co-directrice de La Salle de Bain à Lyon (2016–2017), curatrice à l’Irmavep Club à Paris (2010–2014).